Table des matières
Cette page contient une synthèse des observations de Phémus faites pendant la campagne 2014-2015.
- L'astronomie participative
L'astronomie (et plus généralement la recherche scientifique) nécessite quelquefois la collaboration des professionnels et des amateurs. Les Phémus mais aussi les occultation d'étoiles par des astéroïdes en sont de bons exemples.
Ces activités permettent à des amateurs de participer, modestement mais réellement, à des travaux professionnels. Autant dire une puissante source de motivation pour les amateurs…
- Que sont les Phémus ?
Un “Phému” est un mot-valise désignant un phénomène mutuel des satellites de Jupiter. Deux fois par orbite (soit tous les 6 ans environ) la terre se situe dans le plan équatorial de Jupiter : ceci nous permet d'observer de multiples occultations et éclipses entre ses satellites (principalement les 4 principaux).
Voir l'article Phénomène mutuel sur Wikipedia.
L'observation précise des phémus permet d'affiner la connaissance de la position des satellites de Jupiter et de voir l'évolution de leur orbite dans le temps. Par exemple, les astronomes ont noté que Io accélère légèrement et se rapproche doucement de Jupiter. Couplé à des observations infrarouges, ce travail mené par une équipe montre qu'il y a un équilibre entre la chaleur produite par les effets de marées à l'intérieur du satellite, et celle dégagée par ses volcans.
Une référence indispensable : La page de l'IMCCE, avec de nombreux liens.
Une image qui résume les 2 types de phénomènes : (source imcce.fr)
Une présentation de la campagne 2014/2015 des Phému par Eric Piednoel à un colloque sur les sciences participatives en 2014.
Les phémus sont nommés “nOm” ou “nEm” : O pour occultation et E pour éclipse, n et m étant les numéros des satellites (1=Io 2=Europe 3=Ganymède 4=Callisto). Par exemple 2O3 signifie “Europe occulte Ganymède”.
- Matériel
En mars 2014, Pascal a participé au WETO 2014 (weekend technique sur les occultations - spécial Phémus 2015) à Paris où il a assisté à des présentations, des démos, et rencontré des spécialistes. Il est maintenant notre référence sur le sujet.
Un compte rendu, d'après les présentations de J.E Arlot : syntheseweto-mars2014.pdf
Voir aussi le compte rendu de la séance du 25 avril 2014.
Ensuite il a choisi et approvisionné le matériel nécessaire. Il dispose d'une configuration financée par Adagio et une personnelle.
Jean-Christophe a aussi acheté du matériel adapté.
L'IMCCE attend des amateurs des résultats précis fournis dans des fichiers au format défini (fiche d'observation + données chiffrées de luminosité). La principale difficulté est de dater précisément les mesures (moins de 1/10e de seconde). Le principe est d'utiliser une caméra analogique et d'incruster la date GPS directement dans le flux vidéo. Ensuite le tout est traité par un logiciel pour extraire les courbes de luminosité et les dates de début et fin du phénomène.
Pascal est notre contact avec le groupe Phému 2015 et Jean-Eudes Arlot de l'IMCCE.
- Éphémérides
Un tableau précis a été établi par Pascal et Jean-Christophe, avec une sélection des plus intéressants selon leur amplitude (différence attendue en magnitude) mais aussi l'heure du jour (et oui il faut bien dormir…).
Liens :
- Générateur d'éphémérides (site IMCCE).
- Détails sur chaque phému : http://www.iota-es.de/
Le 6 février 2015, Jupiter était en opposition. Donc la fin de la campagne 2015 permettait des observations en soirée plus compatibles avec une vie normale…
- Observations
- 21/10/2014 : première tentative par Pascal (phému type “2O3”), qui obtient une courbe de lumière malgré des conditions pas optimales (faible hauteur sur l'horizon, delta mag = 0.007, présence de Io à proximité, l'horaire…). Mais surtout il obtient un premier retour d'expérience très important sur le matériel et la chaîne de traitement, et établit une procédure.
- 24 Octobre 2014 : nouvelle observation de Pascal depuis son jardin (5h08 UTC - Phému «2O4»).
- 2 novembre 2014 : des problèmes d'enregistrement vidéo (résolus par la suite) empêchent Jean-Christophe et Jean-Marie de capturer leur premier phému. Raté aussi pour Pascal pour cause de mauvais temps.
- 28 Octobre 2014 : Pascal observe le Phému «2O3» (5h31 UTC). Le delta magnitude est faible (0.15) mais bien visible sur les courbes. Pascal cherche un autre moyen d'enregistrement vidéo, par exemple un caméscope numérique, et teste plusieurs logiciels d'acquisition sur PC.
- 9 novembre 2014 : Pascal observe un phému 1O2 difficile (proximité de Jupiter et delta mag 0.01 !). Il affine ses procédures et la configuration matérielle.
- 21 décembre 2014 : Pascal observe un 4E1 (Callisto éclipse Io) malgré une météo très incertaine, et obtient des courbes exploitables.
- 21 janvier 2015 : 2E1 observé par Pascal (tôt le matin avant de prendre l'avion pour Paris ! Mais comment fait-il ?).
- 7 février 2015 : Pascal et Jean-Christophe observent “Europa occulte Io” puis “Europa éclipse Io” avec 2 configurations matérielles différentes.
- 9 février 2015 : idem pour “Ganymède occulte Io” puis “Ganymède éclipse Io”.
- 12 février 2015 : Pascal observe un 1E3 puis 1O3. La même observation depuis la Corse avec un incroyable gif animé qui montre l'occultation puis l'éclipse.
- 19 Février 2015 : Pascal observe 1O3 (Io occulte Ganymède).
- 11 mars 2015 : Jean-Christophe observe un 2E1 puis 2O1.
- 18 Mars 2015 : Pascal observe 2O1 (Europe Occulte Io) avec une météo très mauvaise (couverture nuageuse, Jupiter était le seul astre visible…). Seule la fin du phénomène est exploitable. Ensuite il observe un 2E1 toujours dans des conditions météo limites. Heureusement, la normalisation des courbes sur une référence (un autre satellite par exemple) permet de s'affranchir des variations de luminosité dues aux passages de nuages.
- 20 mars 2015 : lors d'une séance en salle, Pascal présente des planches avec les derniers résultats.